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Point de vue | Plateaux laids et fastidieux !

Point de vue

 

Comme d’habitude, le bal des plateaux télé et radio dédiés à la CAN n’a pas, franchement, dérogé à la règle. C’est toujours la même lassitude et la même laideur observée depuis des années. Des présentateurs sont allés et d’autres ont débarqué, des consultants ont fait la navette, d’autres ont été découverts (ou redécouverts), mais, tout compte fait, pas de quoi vous encourager à rester une heure ou deux à supporter cette cacophonie et ces «tristes» débats. Au fait, parlons d’abord format. Pratiquement, tous ces plateaux se ressemblent plus ou moins : un animateur ou une animatrice et autour 4 ou 6 invités et chroniqueurs où chacun récite ce qu’il a à dire.

Parfois (pour créer le buzz et «épicer» une émission à dormir debout !), on provoque un échange vif et une controverse pour chauffer l’ambiance. Du début à la fin, pas de variation. Pas de créativité parce que, justement, c’est un format si consommé qu’il a perdu tout charme. Pourtant, les plateaux télé ou radio sur les chaînes étrangères, même avec un format classique, vous attirent. La raison? La pertinence et la subtilité des animateurs, les points soulevés et surtout l’attrait et le charisme des consultants et des invités. Brefs (leur intervention ne dure qu’une minute, deux en moyenne), corrects (ils ne se coupent pas la parole et quand ils le font, c’est avec intelligence et courtoisie), constructifs, précis, francs mais jamais insolents, compétents, humbles, et le plus important, simples et clairs, ces chroniqueurs vous émerveillent et vous obligent à suivre l’émission sans être lassé. Du côté de nos plateaux télé et radio et aussi digitaux (plusieurs sites sportifs passent leurs émissions sur le Net et les réseaux sociaux), c’est un défilé de consultants et chroniqueurs entre gens connus, d’autres beaucoup moins, d’ex-entraîneurs, des entraîneurs en exercice, d’ex-joueurs internationaux, des journalistes sportifs, des spécialistes d’évaluation et même des célébrités d’autres domaines. Mais au finish, nous sommes déçus parce qu’au fond, rien ou presque d’important à dire. Les mêmes rengaines à raconter, et à part quelques chroniqueurs, les autres vous bombardent d’informations comme si c’était un concours, ou vous agacent avec leur ton prétentieux et leur envie de régler des comptes sur antenne. Est-ce parce qu’on est chroniqueur qu’on est obligé de faire la morale et de parler de tout pour montrer qu’on est connaisseur? Même s’il y a une différence entre les émissions dédiées à la CAN, on a toujours ce sentiment de frustration parce que, parfois, on a l’impression d’être dans un café où tout se dit et tout est permis, sans scrupules. On peut alors mentir, humilier un entraîneur ou des joueurs, dramatiser, courtiser les responsables, insulter même. Et par-delà tout, raconter des «bobards», c’est la ligne de conduite de plusieurs chroniqueurs et plateaux lors de cette CAN. Au bout du compte, des gens illustres inconnus en football qui, en passant jour et nuit, finissent par gagner en notoriété et par nous tuer par la légèreté et la subjectivité de ce qu’ils disent en croyant être «charismatiques» et utiles.

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